Sécurité d’utilisation des thermomètres infrarouges
1,5 million de thermomètres infrarouges vendus en France en 2022 : le chiffre ne laisse pas de place au doute, la fièvre numérique s’est installée. Pourtant, dans certains hôpitaux et crèches, on les écarte chez les tout-petits. Pourquoi cette méfiance ? Parce qu’en pratique, il règne encore beaucoup d’idées reçues sur leur sécurité et leur fiabilité.
Dans de nombreux services pédiatriques, la prise de température frontale par thermomètre infrarouge n’a pas la cote auprès des professionnels pour les enfants de moins de deux ans. On privilégie alors la voie axillaire ou rectale, jugée plus fiable dans cette tranche d’âge. Cette prudence, souvent motivée par la crainte d’un résultat imprécis, ne s’appuie sur aucun risque avéré : les études internationales s’accordent sur un point, ces thermomètres n’émettent aucun rayonnement dangereux lorsqu’on respecte les consignes du fabricant.
Leur fonctionnement est limpide : ils mesurent la chaleur émise par la peau et la retranscrivent en température à l’écran, sans jamais envoyer de flux énergétique vers la personne. Le seul véritable écueil ? Un usage hors des clous ou un environnement mal maîtrisé, qui peuvent fausser la mesure. Mais jamais mettre la santé en danger.
Plan de l'article
Comprendre le fonctionnement des thermomètres infrarouges : ce que vous devez savoir
Le thermomètre infrarouge s’est imposé dans de nombreux foyers et cabinets médicaux, en raison de sa capacité à prendre la température sans contact, en quelques secondes. Son principe : il capte le rayonnement infrarouge naturellement émis par la peau ou une surface, puis le transforme en une valeur numérique lisible instantanément. Aucune nécessité de toucher le patient ; l’opération limite ainsi les risques de transmission d’agents infectieux.
Le capteur embarqué évalue l’énergie thermique reçue et la convertit en température affichée sur l’écran. Un paramètre-clé à retenir : le rapport distance/mesure, propre à chaque type de thermomètre. Plus on éloigne l’appareil, plus la zone analysée s’élargit, ce qui peut affecter la précision du relevé. Les fabricants recommandent généralement une distance comprise entre 2 et 5 cm pour une mesure fiable.
Autre variable : l’émissivité de la peau, c’est-à-dire sa capacité à émettre des infrarouges. Certains thermomètres permettent d’ajuster ce paramètre selon les besoins. Cela les rend adaptés à la mesure sur le front, dans l’oreille, ou même sur des objets.
Voici, de manière concrète, ce qui séduit les utilisateurs de ces appareils :
- La rapidité de la prise de température, idéale en milieu médical ou à la maison ;
- L’hygiène, puisque l’absence de contact évite toute contamination croisée ;
- La polyvalence : mesure sur le front, l’oreille ou d’autres surfaces selon les modèles.
Il faut garder à l’esprit que la valeur affichée correspond à la chaleur captée à la surface de la peau, et non à la température interne. Mais une chose est certaine : les thermomètres infrarouges ne projettent rien sur le corps ; ils se contentent de détecter le rayonnement déjà présent. Un point qui devrait mettre fin à bien des idées reçues sur leur innocuité.
Thermomètres infrarouges et sécurité : démêler le vrai du faux
L’essor des thermomètres infrarouges a entraîné son lot de questions sur leur sécurité, notamment pour les enfants ou en situation de fièvre. Le faisceau lumineux que l’on aperçoit parfois n’est qu’un laser d’alignement : il ne traverse pas la peau, n’émet aucun rayonnement ionisant, il sert simplement de repère visuel pour placer correctement l’appareil. La mesure s’effectue uniquement par la capture des infrarouges émis naturellement par le corps. Aucun flux énergétique n’est envoyé vers la personne.
Cette technologie a été passée au crible par de nombreuses agences sanitaires qui confirment sa non-dangerosité. Que ce soit sur le front ou dans l’oreille, la prise de température avec ce type d’appareil est sûre, y compris chez les plus petits. Les thermomètres frontaux sont d’ailleurs devenus incontournables en pédiatrie : ils permettent de mesurer la température des enfants sans les brusquer, ni les déranger dans leur sommeil. Une seule précaution : éviter de pointer le laser vers les yeux, même s’il s’agit d’un modèle à faible intensité.
| Type de thermomètre | Zone de mesure | Signal sonore |
|---|---|---|
| Frontal | Front | Oui |
| Auriculaire | Oreille | Variable |
Les autorités, comme celles du Canada, réévaluent régulièrement la sécurité d’utilisation des thermomètres infrarouges. Dans les hôpitaux comme à la maison, ces outils offrent rapidité, hygiène et praticité, à condition de respecter les consignes. Les soignants leur font confiance pour leur fiabilité, à condition de ne pas négliger l’importance d’un usage adapté.
Adopter les bons gestes pour une utilisation fiable et sans risque au quotidien
Utiliser un thermomètre infrarouge demande un minimum d’attention : pas question d’improviser si l’on souhaite des résultats fiables. Chaque appareil possède ses propres spécificités pour le rapport distance/mesure : la notice détaille précisément l’écart à respecter. Trop loin, trop près, ou sur une peau humide, la mesure de température risque d’être faussée.
Dans la pratique, il est recommandé de placer la lentille du thermomètre entre un et cinq centimètres de la zone à mesurer, selon les préconisations du constructeur. La peau doit être sèche, sans résidu de crème ou de maquillage, afin de ne pas perturber la détection des infrarouges émis par le corps.
L’environnement ne doit pas être négligé non plus. Idéalement, la pièce doit être tempérée. Un courant d’air, une exposition récente au soleil, ou une sortie de douche chaude sont autant de facteurs capables de fausser la température affichée.
Pour limiter les erreurs, voici les bons réflexes à adopter :
- Respecter scrupuleusement le rapport distance/mesure propre à votre modèle ;
- Vérifier que la peau soit propre et bien sèche ;
- Laisser l’appareil s’habituer à la température ambiante si nécessaire avant de l’utiliser.
La maîtrise de l’émissivité peut aussi faire la différence : certains modèles permettent d’ajuster ce paramètre selon la zone à mesurer ou la nature de la peau. Un simple mauvais réglage peut entraîner une différence de relevé allant jusqu’à 2 °C : de quoi fausser un diagnostic.
L’entretien de la lentille ne doit pas être négligé : un tissu doux, non pelucheux, suffit pour retirer toute trace de doigt ou particule de poussière. Un geste simple, mais décisif, pour conserver une mesure fiable jour après jour.
En maîtrisant ces gestes et en choisissant un modèle adapté, le thermomètre infrarouge s’impose comme un allié fiable. La technologie n’a jamais été aussi discrète : elle prend la température, sans bruit, sans contact, et sans la moindre trace d’inquiétude sur la santé.